La démarche d’urbanisation des SI propose une décomposition du SI pour approcher sa complication. Depuis quelques années, les systèmes d’information se sont complexifiés et nous avons maintenant à faire avec des systèmes complexes pour lesquels la décomposition et l’analyse détaillée ne suffisent pas pour comprendre l’intégralité du problème.
L’architecture d’entreprise a donc évolué en proposant, en plus de la démarche de décomposition en sous-systèmes analysables, une démarche plus globale.
On se retrouve aujourd’hui avec une façon d’appliquer la discipline d’architecture d’entreprise adaptée à la problématique.
- Une décomposition en sous-système analysables et pour lesquels une solution peux être trouvée.
- Une analyse globale du problème, basée sur les interactions et pour lesquelles il convient de proposer des conseils globaux et pour laquelle les patterns d’architecture apportent un ensemble de solutions prêtes à l’emploi pour un type de problématique (bien sur non exhaustif, ni précis).
Lorsque l’on analyse les apports en sciences sociales, on retrouve des chercheurs qui expliquent que notre cerveau n’a pas une seule façon de fonctionner et que chacun à sa propre préférence.
Daniel KANNHMAN décrit, dans son ouvrage, les deux systèmes de la pensée, deux façons d’analyser un problème et donc de prendre les décisions adéquates.
Les psychologues Isabel Briggs Myers et Katherine Cook Briggs ont développé un outil d’évaluation (MBTI©), basé sur les travaux de Carl JUNG, qui permet de mettre en avant les préférences comportementales de chaque individu.
Il est intéressant de noter les ressemblances entre ces deux disciplines, à priori éloignées.
Pour apporter une réponse aux problèmes d’architecture d’entreprise, l’architecte doit être capables d’apporter son analyse détaillée et de proposer une architecture adaptée.
Mais il doit aussi être capable d’avoir une vision globale du système et de ses interactions. Il doit être capable de réfléchir à ce à quoi le système lui fait penser et aux liens qu’il peut y avoir avec d’autres systèmes. Dans ce cas, il doit pouvoir proposer un ensemble de pattern qui ne sont pas des solutions d’architecture mais plutôt des guides qui permettent d’aider, au moins partiellement.
Ces deux approches peuvent aussi se combiner.
En les liant aux préférences comportementales citées dans le MBTI©, on retrouve l’axe S/N.
Les personnes de préférences “S” ont tendance à commencer à voir le détail avant le global alors que les personnes de préférences “N” vont plutôt voir le global avant le détail.
De même, les sciences cognitives nous montrent que parfois, nous avons tendance à analyser un problème de façon très rationnelle, très mathématique alors qu’à d’autres moments, nous laisserons notre système intuitif nous fournir une réponse immédiate.
Je ne sais pas si l’image de la danseuse, que certains voient tourner dans le sens horaire et d’autre dans le sens anti-horaire, illustre correctement ces deux systèmes de la pensée ou ces deux préférences comportementales mais on peut noter que nous n’avons pas tous la même façon d’interpréter cette image ou plus précisément de reconstituer son mouvement à partir des images fixes que notre cerveau perçoit. De plus, certains vont aussi modifier leur propre perception au fil du temps, parfois d’une minute à l’autre.
Ce qui est remarquable avec la discipline de l’Architecture d’Entreprise, c’est qu’elle fait appel à nos deux modes de pensées et à deux fonctions comportementales diamétralement opposées.
L’Architecture d’Entreprise est une discipline réclamant à la fois une pensée analytique mais aussi systémique.